Qu’est-ce que le projet Kesho ?

Kesho, en swahili, signifie demain mais aussi hier. L’idée est de créer un espace de rencontre interdisciplinaire autour de questions vitales : la préservation de l’environnement et donc par conséquent de l’espèce humaine qui en fait partie. Il s’agit de mettre en regard des pratiques écologiques de citoyens de Sevran et de Kigali, en ouvrant la réflexion entre les artistes, chercheurs, scientifiques et habitants des deux pays. De ce partage, vont découler plusieurs spectacles qui seront présentés sur les deux territoires. Kesho, c’est comme si on se donnait la main entre Kigalois et Sevranais. D’un bout à l’autre de la terre, on essaye d’œuvrer dans le même sens.

“Ce que je trouve intéressant avec ce projet, c’est que les artistes n’arrivent pas à la fin de la réflexion pour la restituer mais y participent. L’idée, c’est de se demander ce qu’on peut faire à notre échelle. Comment faire en sorte que toutes ces questions ne soient pas uniquement réservées aux spécialistes. C’est vraiment redonner à chacun confiance en ses capacités à réfléchir à des solutions.”

Carole Karemera, directrice de Ishyo Arts Centre

“C’est exactement la légende du colibri de Pierre Rabhi. Si chacun fait sa part, on peut essayer d’éteindre le feu. Il y a des pratiques d’écologie citoyenne formidables à Sevran ou à Kigali qui ne sont pas mises en évidence, on veut les confronter à des problématiques scientifiques et les sublimer par la question artistique.”

Valérie Suner, directrice du Théâtre de la Poudrerie

Pourquoi réunir Sevran et Kigali ?

Le Théâtre de la Poudrerie et Ishyo Arts Centre mènent des projets communs depuis 2015, et bien que situés à des milliers de kilomètres, sur des continents différents, les habitants de ces deux villes ont de nombreuses choses à partager. Distance ne signifie pas opposé.

Les villes de Sevran et Kigali ont un point commun : ce sont deux villes en pleine transformation urbaine et qui ont la volonté de devenir des villes plus vertes.

Avec le projet Kesho, même si nous sommes à 10 000 kilomètres les uns des autres, nous pourrons partager nos préoccupations communes et nous enrichir mutuellement.

Ce projet a-t-il un rapport avec la crise sanitaire ?

L’idée de réfléchir aux villes de demain est venue en 2019 lorsque le Théâtre de la Poudrerie a convié les artistes du GdRA (Groupe de Recherche Artistique) à travailler autour de la rénovation urbaine, puis la réflexion s’est poursuivie en 2020 avec le festival des Rencontres du Théâtre de la Poudrerie dédié aux liens entre écologie populaire et arts participatifs. Ishyo Arts Centre a souhaité alors pousser plus loin cette réflexion, lui donner une dimension internationale pour travailler main dans la main. La crise sanitaire a contribué à nous rappeler à quel point nous sommes tous liés les uns aux autres. Ce qu’il se passe en Chine ou ailleurs a des répercussions sur l’ensemble de la planète. A Kigali ou à Sevran, nous vivons des choses similaires. C’est la leçon que nous donne ce virus. Bruno Latour, sociologue et philosophe qui participera aux rencontres de Kesho prône cette notion de transversalité, qu’elle soit interdisciplinaire ou internationale.

Kesho, ça s’organise comment ?

Kesho est un projet sur 3 ans, durant lesquels seront organisées des rencontres sous différentes formes (en ligne pour la première année) avec des artistes français et rwandais, mais aussi des scientifiques, chercheurs, philosophes, porteurs de projets, lanceurs d’initiatives…

Des formes artistiques naîtront de ces rencontres, de ces réflexions, aussi bien pour les adultes que pour les enfants, avec notamment le projet Petit Kesho.

Enfin Kesho sera aussi une plateforme “ressource”, au sein de laquelle nous retranscrirons le fruit des réflexions et rencontres sous forme de publications, de vidéos, de podcasts…